Interview de Taisha Abelar
Par Sean Meshorer
Librairie East West - Avril 1998
Taisha Abelar est l'une des quatre disciples de don Juan Matus, l'énigmatique chaman qui fut porté à l'attention populaire pour la première fois par Carlos Castaneda dans son best-seller, L'Herbe du Diable et la Petite Fumée. Taisha est l'auteur du Passage des Sorciers, et est responsable avec ses co-disciples, Carlos Castaneda, Carol Tiggs, et Florinda Donner-Grau, de l'adaptation des pratiques chamaniques de don Juan pour le public contemporain.
Que sont les “passes magiques” et quel rôle jouent-elles dans les enseignements de don Juan Matus?
“Passes magiques” est le nom que les chamans de l'ancien Mexique donnèrent aux mouvements ou aux postures qu'ils découvrirent durant leurs états chamaniques de conscience accrue. Après des générations passées à tenter d'atteindre ces états, ils réalisèrent que leurs corps ressentait un équilibre extraordinaire à certains moments. Ils se sentaient cohérents et satisfaits, autant mentalement que physiquement. Cependant, ces chamans en tirèrent la conclusion que ces états de conscience accrue étaient responsables de ces sensations, et ils n'allèrent pas plus loin. Plus tard, ils réalisèrent que les mouvements étaient en eux-mêmes la cause de leurs sensations de bien-être. Ils agirent en conséquence afin de les isoler et de les répéter durant leurs heures de veille. Le résultat fut prodigieux: ils découvrirent un système de mouvements qui les revigorait, qui renouvelait leur vitalité et qui approfondissait leur objectif.
Cette pratique fut maintenue secrète, elle n'était connue que par quelques disciples et praticiens avancés jusqu'à très récemment. Pourquoi a-t-elle finalement été révélée?
L'effet des passes magiques était si extraordinaire pour ceux qui recherchaient la conscience qu'elles durent être transformées en quelque chose de secret, en une affaire sacrée. Une des disciples du nagual Juan Matus, Carol Tiggs, est arrivée à la conclusion qu'il était essentiel pour les quatre disciples de don Juan de n'avoir aucun secret et de ne pas garder d'archives secrètes. La seule manière de vider la pièce, pour ainsi dire, était de prendre la partie la plus secrète des enseignements de don Juan, les passes magiques, et de les montrer à quiconque voulait les apprendre. L'effort d'essayer de les enseigner fut plus que bénéfique pour les disciples. De manière indirecte, cela les a forcé à accumuler de l'expérience. Ils ont réalisé qu'enseigner les passes magiques n'allait pas être une affaire facile car cela demande un certain degré de discipline, d'engagement et d'intérêt de la part des participants, des particularités de caractère qu'ils avaient été incapables de trouver à l'intérieur des paramètres limités des conférences et des lectures.
En rendant cette pratique publique, Carlos Castaneda a fait quelques changements quant à la façon dont elle lui a été montrée. Il a appelé ce système altéré “Tenségrité.” Pourquoi a-t-il fait de tels changements et en quoi la pratique est-elle différente?
Ces modifications ont été faites pour adapter des passes magiques à l'origine faites sur mesure pour correspondre à des natures spécifiques de praticiens individuels. Par exemple, tous les praticiens de Tenségrité n'ont pas un corps petit et compact comme celui de Carlos Castaneda. Et tous les praticiens n'ont pas atteint son degré de concentration. Les passes magiques appartenant à Carlos Castaneda ont été adaptées. Un travail qui prit plus de dix ans aux disciples de don Juan Matus fut nécessaire pour qu'elles puissent être pratiquées par la majorité. Le résultat final, la Tenségrité, est une adaptation réussie, dans laquelle les qualités rituelles des passes magiques ordinaires ont été supprimées, aussi bien que la fixation excessive sur les détails superflus. Seuls les mouvements, dans leur forme non modifiée, ont été retenus, les mouvements réunis par les chamans qui les découvrirent avant qu'ils ne deviennent sacrés, secrets, cérémonieux, et rituels.
Qu'est-ce que les gens peuvent s'attendre à apprendre au cours d'un séminaire de Tenségrité?
Un des grands avantages de nos séminaires, du point de vue des praticiens de Tenségrité, est l'influence de la masse humaine — une caractéristique que n'ont jamais rencontré avant les praticiens chamans. En enseignant la Tenségrité, les instructeurs — qui sont tous des praticiens chamans — ont découvert que plus il y avait de personnes assistant à un séminaire, plus il était facile de pratiquer pour n’importe quel participant, même des passes magiques longues ou complexes. A travers un processus inconnu, les participants exhument d'énormes modes ou possibilités de mémoire kinesthésique, bloquée à l'intérieur du corps. La masse des participants met les praticiens débutants en contact avec une possibilité inexploitée auparavant de se souvenir et de soutenir un objectif. A la fin du séminaire, ils se souviennent des mouvements les plus complexes avec une étonnante facilité.
Par Sean Meshorer
Librairie East West - Avril 1998
Taisha Abelar est l'une des quatre disciples de don Juan Matus, l'énigmatique chaman qui fut porté à l'attention populaire pour la première fois par Carlos Castaneda dans son best-seller, L'Herbe du Diable et la Petite Fumée. Taisha est l'auteur du Passage des Sorciers, et est responsable avec ses co-disciples, Carlos Castaneda, Carol Tiggs, et Florinda Donner-Grau, de l'adaptation des pratiques chamaniques de don Juan pour le public contemporain.
Que sont les “passes magiques” et quel rôle jouent-elles dans les enseignements de don Juan Matus?
“Passes magiques” est le nom que les chamans de l'ancien Mexique donnèrent aux mouvements ou aux postures qu'ils découvrirent durant leurs états chamaniques de conscience accrue. Après des générations passées à tenter d'atteindre ces états, ils réalisèrent que leurs corps ressentait un équilibre extraordinaire à certains moments. Ils se sentaient cohérents et satisfaits, autant mentalement que physiquement. Cependant, ces chamans en tirèrent la conclusion que ces états de conscience accrue étaient responsables de ces sensations, et ils n'allèrent pas plus loin. Plus tard, ils réalisèrent que les mouvements étaient en eux-mêmes la cause de leurs sensations de bien-être. Ils agirent en conséquence afin de les isoler et de les répéter durant leurs heures de veille. Le résultat fut prodigieux: ils découvrirent un système de mouvements qui les revigorait, qui renouvelait leur vitalité et qui approfondissait leur objectif.
Cette pratique fut maintenue secrète, elle n'était connue que par quelques disciples et praticiens avancés jusqu'à très récemment. Pourquoi a-t-elle finalement été révélée?
L'effet des passes magiques était si extraordinaire pour ceux qui recherchaient la conscience qu'elles durent être transformées en quelque chose de secret, en une affaire sacrée. Une des disciples du nagual Juan Matus, Carol Tiggs, est arrivée à la conclusion qu'il était essentiel pour les quatre disciples de don Juan de n'avoir aucun secret et de ne pas garder d'archives secrètes. La seule manière de vider la pièce, pour ainsi dire, était de prendre la partie la plus secrète des enseignements de don Juan, les passes magiques, et de les montrer à quiconque voulait les apprendre. L'effort d'essayer de les enseigner fut plus que bénéfique pour les disciples. De manière indirecte, cela les a forcé à accumuler de l'expérience. Ils ont réalisé qu'enseigner les passes magiques n'allait pas être une affaire facile car cela demande un certain degré de discipline, d'engagement et d'intérêt de la part des participants, des particularités de caractère qu'ils avaient été incapables de trouver à l'intérieur des paramètres limités des conférences et des lectures.
En rendant cette pratique publique, Carlos Castaneda a fait quelques changements quant à la façon dont elle lui a été montrée. Il a appelé ce système altéré “Tenségrité.” Pourquoi a-t-il fait de tels changements et en quoi la pratique est-elle différente?
Ces modifications ont été faites pour adapter des passes magiques à l'origine faites sur mesure pour correspondre à des natures spécifiques de praticiens individuels. Par exemple, tous les praticiens de Tenségrité n'ont pas un corps petit et compact comme celui de Carlos Castaneda. Et tous les praticiens n'ont pas atteint son degré de concentration. Les passes magiques appartenant à Carlos Castaneda ont été adaptées. Un travail qui prit plus de dix ans aux disciples de don Juan Matus fut nécessaire pour qu'elles puissent être pratiquées par la majorité. Le résultat final, la Tenségrité, est une adaptation réussie, dans laquelle les qualités rituelles des passes magiques ordinaires ont été supprimées, aussi bien que la fixation excessive sur les détails superflus. Seuls les mouvements, dans leur forme non modifiée, ont été retenus, les mouvements réunis par les chamans qui les découvrirent avant qu'ils ne deviennent sacrés, secrets, cérémonieux, et rituels.
Qu'est-ce que les gens peuvent s'attendre à apprendre au cours d'un séminaire de Tenségrité?
Un des grands avantages de nos séminaires, du point de vue des praticiens de Tenségrité, est l'influence de la masse humaine — une caractéristique que n'ont jamais rencontré avant les praticiens chamans. En enseignant la Tenségrité, les instructeurs — qui sont tous des praticiens chamans — ont découvert que plus il y avait de personnes assistant à un séminaire, plus il était facile de pratiquer pour n’importe quel participant, même des passes magiques longues ou complexes. A travers un processus inconnu, les participants exhument d'énormes modes ou possibilités de mémoire kinesthésique, bloquée à l'intérieur du corps. La masse des participants met les praticiens débutants en contact avec une possibilité inexploitée auparavant de se souvenir et de soutenir un objectif. A la fin du séminaire, ils se souviennent des mouvements les plus complexes avec une étonnante facilité.