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Le Défieur De La Mort

Abrégé d’une conférence de Tenségrité


Faisant parti de la connaissance traditionnelle de don Juan, le « Défieur de la mort » est une entité qui apparut en 1725, et qui alla à la rencontre du nagual Sebastian,  sacristain de l’église de Tula. Le nagual pouvait travailler dans l’église et y était à l’abri. Il s’occupait des cloches, et des autres biens de l’église. Un jour, un vieil indien vint à lui et lui dit : « J’ai besoin de ton énergie, ou bien je te dénoncerai comme praticien de sorcellerie noire… »

Bien sûr, avec cette menace, Sebastian était disposé à l’écouter.

L’indien ne voulait que l’énergie du nagual. Nous avons tous un ombilical, le nombril, « le trou ». C'est par cette ouverture que nous mourons tous, c’est un endroit mortel, un trou dans le corps d’énergie, d’où la force de vie s’échappe au moment de la mort. Un nagual a deux fois l’énergie d’un homme normal, alors l’indien lui dit que lui donner une petite quantité d’énergie ne lui causerait aucun mal.

Cet indien était en fait un sorcier qui vivait il y a 7000 ans ; il vit aujourd’hui en plaçant son point d’assemblage sur différentes positions, obtenant ainsi une « hypothèque » sur la vie. Il déplace son point d’assemblage sur un endroit particulier qui lui donne la qualité d’être comme un insecte. Il extrait alors l’énergie par le nombril du nagual, et tire cette énergie jusqu’à une espèce de poche. Son point d’assemblage retourne ensuite sur sa position habituelle, où il est comme tout le monde.

Il n’a pas eu besoin d’énergie jusqu’en 1725. Puis il s’est établi dans la lignée. En échange de l’énergie du nagual, il donnait des dons, des positions du point d’assemblage, ainsi que la connaissance nécessaire pour atteindre ces nouvelles positions et savoir quoi y faire. Sebastian était extraordinaire. Il reçut huit nouvelles positions de ce défieur de la mort. Lujan en reçut cinquante-deux ! Mais ce ne fut pas le cas pour don Juan, qui n’était pas intéressé par les dons du Défieur de la mort, ni pour moi. Mais il m’a touché, il n’y pouvait rien. Don Juan disait que j’étais mordu !

Je croyais à moitié ce que don Juan disait à propos de l’existence du Défieur de la mort. Du maïs trouvé au Mexique avait été daté au carbone 14 et estimé vieux de 34.000 ans. La première migration vers le Mexique était supposée avoir eu lieu il y a seulement 10.000 ans, et ne se constituait que de chasseurs-cueilleurs. Mais don Juan disait que c’était faux. Il disait : « Nous avons chacun notre façon de mesurer le temps ; tu mesures, tandis que…je demande. » 

Un jour, don Juan m'a dit qu’il allait m’emmener voir le Défieur de la mort. Pas de problème, j’ai pensé, ce ne sont que des conneries. Et il m’emmena. J’étais complètement effrayé par les lueurs de l’aube. J’ai rencontré cet indien à l’accent le plus étrange qui soit. Il mettait l’accent sur toutes les mauvaises syllabes. Si l’accent d’un mot était sur la première syllabe, il le mettait sur la seconde. Mais il le faisait avec tant de constance que cela me convainquit de sa sincérité. 

L’homme était très mince, sec. Il me rendait cinglé à parler comme ça. Il m'a dit : « Mes yeux se sont promenés sur les casques des conquérants espagnols. Je les ai vus, j’ai vu comment ils se déplaçaient. J’ai senti leur gêne, et j’ai senti comment ils devaient dormir avec leur casque et leur armure, j’ai senti leur douleur. J’ai vu des choses incroyables. Qu’est-ce que tu veux ? »

« Rien », j’ai répliqué.

« Mais nous avons un arrangement. Avec toi, ce sera difficile, tu es le dernier… »

Bien sûr, d’une certaine façon il savait que j’étais le dernier nagual de cette lignée, bien que je ne le savais pas à l’époque. Nous nous sommes rencontrés dans une ville du Mexique, un samedi. J’ai mangé du fromage avec lui, tout semblait être très normal. Nous nous sommes promenés. Ensuite, je sais que j’attendais que don Juan vienne me chercher, et je n’avais aucune idée de ce qui s’était passé. Je suis parti avec un sentiment terriblement ancien, évaporé, bienveillant, étranger, paisible. Cette nostalgie bizarre. C’était comme si j’étais engagé dans une lutte sans fin. C’est la première fois que j’ai vraiment réalisé qu’il y avait des choses qui n’avaient pas de fin.

Je me suis réveillé dans une ville étrange. Il y avait une rue pavée, surélevée en son milieu. Une route pour faire des courses de vitesse. La première chose que vous voyez en montant cette colline, ce sont les chapeaux des mexicains sur l’autre versant. C’était une sensation étrange, un sensation « cinématographique ». Donc, je regardais ça... (Don Juan découvrit que cette ville était un épicentre de « convolutions énergétiques »). J’attendais don Juan avec ce sentiment de nostalgie, mais pas pour ma vie ou mon passé, c’était quelque chose d’étranger. Si ancien, si triste, bien que charmant et récurrent. Ce sentiment ne m’a jamais quitté, je ressens encore cette sensation, la lutte sans fin, sans possibilité de trouver une accalmie. Don Juan disait que c’était du poison que le Défieur de la mort avait laissé en moi. C’était comme être disposé, être prêt, comme si quelque chose allait arriver. Un sentiment étranger.

La fois suivante, j’ai rencontré le Défieur de la mort presque à la fin de la vie de don Juan. Dans une petite église de Tula, j’ai rencontré une femme extraordinaire. J’avais plus d’appréhension, don Juan a du littéralement me traîner dans l’église. Non loin de là, il y avait deux femmes et trois hommes qui sortaient de l’église. Les trois hommes descendirent les marches et les deux femmes entrèrent à l’intérieur. « Où est-il ? demandai-je à don Juan, les hommes sont partis. » 

Don Juan répondit : « Qui t’a dit que le Défieur de la mort était un homme ? » Il indiqua la femme sur le dernier banc de l’église. Don Juan m’implora de « traverser » moi-même, d’observer la coutume, et de ne pas me donner en spectacle. La femme se tourna et sourit. A cet instant, j'ai couru hors de l’église, en proie à une crise d’asthme. J’avais de l’asthme quand j’étais enfant…

« Pourquoi cette peur ? » me demanda don Juan.

Mon nom de famille est Carlos Arana (prononcé « Arania »), et en portugais, Arana signifie araignée. Don Juan me demanda : « Qu’est-ce qui ne va pas Mr. Spider? » Plus je m’éloignais, plus j’avais de la tachycardie. Puis, je me sentis vraiment très mal et dit simplement à don Juan : « Ok, allons-y », et retournai dans l’église et m’assis à côté de la femme.

Elle me salua et me serra la main ; elle avait une voix râpeuse. « J’aime ton énergie…muy buen ». Elle m’emmena de rêves en rêves – durant neuf jours –, j’étais perdu, bien que je pensais qu’il ne s’était écoulé qu’une seule journée. Don Juan me dit que j’avais passé des accords dont je ne serai pas conscient avant d’être « pleinement mature ».

Le Défieur de la mort est aussi réel que moi ou don Juan. C’est une possibilité d’être différente mais bizarre, qui est disponible pour chacun d’entre nous. L’inconnu humain est aussi éloigné que possible mais il reste dans le domaine de nos possibilités. Ouah ! Qui sommes-nous ?!

Sommes-nous simplement des voyageurs retenus dans un genre d’horrible piège ? Peut-être. Pour moi, le Défieur de la mort et don Juan étaient comme des navigateurs. Je navigue, par conséquent qui sommes-nous ? Pourquoi accepter des accords du passé – être acariâtre, sénile, mécontent, répétitif et plein de regrets – quel qu’ils soient, ce ne sont pas des décisions.

« J’ai décidé de venir à ce séminaire – si c’est de la fiente de poulet, ainsi soit-il ». C’est la voie du sorcier. « Oh, je n’ai pas reçu de traitement personnel… » Les gens viennent, et à la première fausse note, ils nous disent d’aller nous faire voir. Je dis que nous devons nous défaire de l’ego, mais alors c’est : « Vas te faire foutre ». Nous devons être aussi aiguisé qu’une lame de rasoir, allez-y doucement au début, puis vous pourrez sauter. Ne me donnez pas de : « Je suis volontaire pour rejoindre votre groupe, prenez-moi, prenez-moi, je ferai tout ce que vous voulez… » Cessez d’être un égomaniaque. « Oh je suis si déçu Carlos, pas de peyotl dans le désert ? »

Hier soir, je vous ai invité à étudier votre « héritage » (les écrits de la Bible, de Jésus, de Mohammed, etc), et de chercher le “moi, moi, moi”. C’est l’homme qui parle pour Dieu. Cela ne peut être quelque chose de personnel. A la minute où ça l’est, nous injectons du « moi » dedans. Qu’est-ce que le paradis ? L’humanité pour l’éternité ? Nous ne voulons pas de ça ! Qu’est-ce que la paix du paradis ? Je suis en toge, marchant de cette façon (il marche terriblement lentement)...

Puis vint le Défieur de la mort. Un extraordinaire mâle de son temps. Les êtres inorganiques sont aussi attaqués par les flyers. Il n’y a rien qu’ils aimeraient plus que de s’unir à nous. Mais les seuls qui soient assez courageux sont les sorciers, des êtres qui veulent élargir leur conscience. Si vous professez être ce que vous êtes dans leur royaume, ils vous attrapent ! Comment pourraient-ils faire autrement puisqu’ils n’ont pas d’autre moyen de se faire connaître de nous. Nous sommes systématiquement séparés des êtres inorganiques par les flyers.

Don Juan disait que les êtres inorganiques étaient dangereux. Le Défieur de la mort s’est fait attrapé par les êtres inorganiques, mais il a accepté leur offre. Il a passé des centaines d’années dans leur monde. Un jour, cette ultime combattant de la liberté a découvert un moyen de s’échapper. Se transformer en femme ! C’est très simple pour un sorcier. Une femme a la lueur de son point d’assemblage tournée vers l’intérieur, tandis que celle du point d’assemblage des hommes est tournée vers l’extérieur. Tout ce qu’on a à faire est de faire tourner le point d’assemblage sur lui-même, et tout notre corps se transforme en autre chose. Ce n’est pas simplement une illusion. En tant que femme, les êtres inorganiques ne se rendaient même pas compte qu’il existait, et il s’est simplement glissé hors de leur monde sans se faire remarquer. En faisant un marché avec les êtres inorganiques, il a perdu ses options. Et maintenant il est caput. Je suis le dernier de la lignée, alors que va faire le Défieur de la mort ? Il va venir avec moi, je suis sa dernière chance. Cela me donne la chair de poule, mais c’est infiniment plus excitant…

Donc, ce défieur de la mort s’est échappé deux fois ! La première fois de la mort elle-même, puis du monde des êtres inorganiques. Quelle élégance. Il a choisi de ne pas être humain, mais il demeure un être qui va mourir. Il ne connaît que la lutte, c’est une histoire, pas des conneries ! Il est chacun d’entre nous, mais rehaussé par sa soif de liberté. Je ne pense pas que le Défieur de la mort sache vraiment ce qu’est la liberté, et alors ? Il va vers quelque chose d’indéfini.

C’est pourquoi j’essaye de me sortir de là (d’essayer d’arrêter de parler du Défieur de la mort), car je pleurerais comme un imbécile. N’osez pas croire que je n’en suis pas capable.

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